ofg2La France ne va pas très bien, et la France industrielle est en déclin. 10% de la population active est sans emploi. La France n’a pas créé d’emploi marchand ces 15 dernières années. La France ne va pas très bien, et la France industrielle est en déclin. 10% de la population active est sans emploi. La France n’a pas créé d’emploi marchand ces 15 dernières années. Pourtant la population a augmenté sur cette même période de 6 millions de personnes. Ce sont autant de retraités (allongement de la durée de vie), de fonctionnaires (pas des militaires, mais des employés de la fonction territoriale…) et de chômeurs en plus.  Les assises du produire en France qui se sont tenus les 8 et 9 septembre à Reims ont permis aux hommes politiques et aux industriels d’échanger sur ce sujet, et je vous livre quelques points suite à ces deux jours de débats

 

Le 8 septembre la parole est aux industriels

OFG10

Pro France

Ces deuxièmes assises du Produire en France sont organisées par Pro France qui est une association fondée et présidée par Yves JEGO. La promotion du label « Origine France Garantie » est assurée par un collectif de chefs d’entreprises. Le label vise à défendre le Produire en France, mettre en valeur la marque France et la valeur ajoutée française. Dans notre économie mondialisée, cette démarche d’entrepreneurs veut croire à la renaissance de l’industrie en France. On les croirait issus d’un petit village gaulois…pour croire et défendre le renouveau de l’industrie en France.

Prise de conscience publique

Les français sont sensibles à la désindustrialisation : 92% des français souhaitent plus de produits « origine France garanti ».  79% d’entre eux estiment que ce sujet doit être débattu dans le cadre de la prochaine campagne présidentielle.

Les spécialistes du Marketing nous expliquent que nous passons d’une culture de la marque, vers une culture de l’origine et de la traçabilité. Les consommateurs évoluent vers la recherche de plus de sincérité (traçabilité) au détriment de l’imaginaire (la marque)

Certes le concept « achetez Français » de Georges Marchais n’est pas tout récent.   Il revêt cependant à notre époque, outre le patriotisme économique, une certaine idée de produits Equitables, de respect de l’environnement, et du modèle social français.

Montée en gamme

Dans notre désir de revoir des sites industriels se développer, on n’imagine mal revoir l’implantation en France de hauts fourneaux pour la production d’acier à ferrer les chevaux, ou de ré ouvrir des mines de charbon. La quasi majorité des industriels estiment que nos produits made in France doivent-être de « qualité », issus si possible d’innovations technologiques.

En termes de coût du travail et de fiscalité la France porte un lourd handicap sur la scène internationale. Fabriquer du low-cost ne nous est possible qu’en recentrant un produit ou un service sur l’essentiel, et en le dépouillant du superflu.

L’innovation doit donc être au cœur des préoccupations des entrepreneurs pour structurer cette montée en gamme indispensable au développement des usines. L’innovation est à la base de la compétitivité, et constitue la meilleure arme pour lutter contre la concurrence.

Cette montée en gamme nécessite des forces d’Etudes et de Développement, mais seul l’acte de produire permet de fournir la « boucle de retour terrain » et d ’apporter les améliorations continues nécessaires à la bonne évolution d’un produit.

 

Une certaine fierté du produit français

L’ancrage territorial de certains produits est indéracinable : le champagne restera en Champagne, ailleurs on parlera de vin mousseux, mais ce ne sera plus le champagne ! Il n’en va pas de même pour les biens manufacturés ou même d’autres produits alimentaires.

Ainsi Nestlé continue de fabriquer sa purée Mousline en France, Innothera des bas de contention, Krys des lunettes, Smuggler des costumes, Iveco des bus, Olivier & Co de l’huile d’olive etc…Chacune de ces entreprises est confronté à une concurrence mondiale dans son secteur d’activité, avec des fabrications sur tous les continents, mais chacune de ces entreprises est estampillée « Origine France Garantie » et fière de l’être.

 

Le 9 septembre place aux discours politiques

Introduction

Dans l’introduction de la journée, Jacques ATTALI rappelle nos difficultés que sont le chômage, et notre coût du travail élevé qui supporte toutes les charges sociales. La dynamique du pays est mal orientée ; notre niveau d’importation de biens est supérieur à celui de nos exportations de 24milliards d’euros en 2015. Notre faible niveau excédentaire de services ne compense pas le déficit en biens. Dans l’état actuel des choses, consommer davantage revient à importer davantage.OFG11

Malgré cela, la pire des attitudes serait le repli sur soi, ou la fermeture de nos frontières. Les opportunités de la mondialisation sont réelles avec l’émergence de nouvelles technologies, le développement de la francophonie, et l’accroissement de la population.

Les idées qu’il défend sont :

  • L’application de la TVA sociale : le consommateur doit céder devant le travailleur. Réduire les charges sociales avec une TVA plus élevée
  • Aller vers plus d’Europe et non moins d’Europe, mais en construisant une politique industrielle européenne pour éviter d’être la proie des prédateurs que sont les USA ou la Chine
  • Produire en France, mais dans une démarche de performance globale et durable (durée de vie des produits, écologie…)
  • Développer nos formations d’ingénieurs et universitaires pour soutenir notre recherche. Notre avenir se jouera dans les innovations, et les évolutions technologiques. (Le secteur de la recherche privée est en baisse malgré le CIR)

 

Unanimité des politiques

OF3Les 15 candidats à l’élection présidentielle qui se sont exprimées lors de ces assises, sont unanimes pour déclarer qu’il faut produire en France. Tous également déclarent que ce sujet est sérieux, qu’il mérite d’être débattu lors de la campagne électorale. La France a déjà perdu beaucoup de son savoir-faire suite à des périodes ou la mode voulait que l’on ferme nos usines pour mieux faire du service !

Dans les prochains paragraphes je ne mentionne que quelques points particuliers énoncés par des candidats qui m’ont interpellés. Mon texte est loin d’être exhaustif, et ne cherche pas à couvrir un quelconque programme de candidat…

 

La faute de l’Europe

L’Europe et l’Euro sont facilement accusés comme responsable des difficultés françaises : la parité de l’Euro n’est pas adaptée à notre pays (M. Le Pen), et nous avons perdu la possibilité de faire disparaitre nos dettes avec une « bonne inflation » (MN. Lienemann). Nous devons prendre notre indépendance comme les britanniques (M. Le Pen). Ou d’autres plus modérés mettent en avant la renégociation de certains traités (N. Dupont-Aignan, …)

Nous souffrons des lourdeurs de la règlementation européenne, auxquelles nos députés français pensent nécessaire d’en rajouter une couche ! Il est nécessaire de revoir et réduire nos normes (A. Montebourg)

L’Europe est trop perméable aux importations, contrairement à nos partenaires Chinois ou Américains qui sont bien plus réticents aux produits acceptés sur leurs territoires (N. Dupont-Aignan, A. Juppé, …)

 

Trop d’impôts

Il faut supprimer l’ISF (A. Juppé, JF. Copé…) pour ne pas faire fuir les entrepreneurs et les dirigeants français.

L’IS soit être réduit pour être harmonisé avec les autres pays européens (JC. Lagarde, JF Copé, B. Lemaire, …) L’investissement sera facilité par la réduction d’impôt.

 

Alléger le coût du travail

Augmenter les taxes sur l’énergie pour réduire ceux du travail (A. Montebourg, C. Duflot)

Instaurer une Taxe carbone aux frontières de l’Europe (C. Estrosi porte-parole de N. Sarkozy)OFG4

Supprimer les charges sociales sur une année pour tout salaire inférieur à 2,5 SMIC (B. Lemaire)

Maintenir et développer le CIR (JC. Lagarde, … ) Mettre en place un Crédit Impôt Production dans le même esprit que pour la recherche (Y. Jégot au titre de pro France)

Réorienter le CICE vers les entreprises en situation de concurrence internationale, au détriment de la Poste ou de nos supermarchés qui ne vont pas être délocalisé.

Le moins cher coûte horriblement cher au consommateur, les marchandises qui font 3 fois le tour du monde doivent être taxés 3 fois (A. Juppé)

Il faut supprimer les 35 heures et revenir à 39 heures ou discuter un accord en entreprise (JF. Copé, A. Juppé, JL. Mélanchon)

 

Les marchés publics

Nous avons 132.000 acheteurs public en France contre 30.000 en Allemagne (Montebourg), et nos achats sont trop souvent décidé sur le seul critère du cout, ce qui amène nos enfants à manger des pommes (à la cantine) qui viennent du Chili et qui n’auront pas été économe en couts de transport et émissions de CO2 (Lemaire). Nos dépenses publiques sont à ré orienter pour faire vivre nos PME comme cela se pratique dans les autres pays !OFG5

 

Soutenir l’industrie  

Des entreprises comme Alcatel aurait dû rester complétement française. Capitulation devant la vente de fleurons industriels comme Alstom (N. Dupont-Aignan)

Instaurer une Loi Etiquette avec obligation d’indiquer le % de valeur ajouté par pays (N. Dupont Aignan), car à ce jour il n’y a aucune obligation.

Chaque jeune citoyen se verra attribuer un numéro de Siret (Copé)

Il faut un bonus pour favoriser l’investissement (Dupont d’Aignan)

Développer l’esprit de conquête des jeunes (Lemaire)

Favoriser la transmission de PME familiale

Et développer les spécialités françaises en matière de production. Nous sommes particulièrement bons pour la production de candidats à l’élection présidentielle (B. Lemaire)

 

Les différents candidats ont présenté un programme et des idées plus (Jupé, Lemaire, Dupont Aignan) ou moins (Mélanchon, …) précis. On a pu noter également beaucoup de points communs en particulier au niveau des candidats de la droite. Un bon exercice pour un journaliste économiste pourrait consister à réaliser une comparaison exhaustive des principales mesures…

 

Ma conclusion

J’ai apprécié ces deux journées bien organisées, riches et instructives pour le citoyen que je suis. Il y a eu très peu d’échanges sur les démarches ou méthodologies qui amènent une entreprise à « bien produire », et qui m’intéressent particulièrement.

Je suis bien sur partisan du produire en France, comment envisager le contraire !

 

A nos hommes politiques et leurs entourages de créer l’écosystème qui favorise le développement industriel. Une politique industrielle s’inscrit dans le long terme, qui n’est pas l’horizon politique habituel. En effet en France nos impôts, règlementations, lois, changent au rythme des élections, ou pire celui des saisons ou des sondages. Cette navigation « à vue » empêche les industriels d’investir et de construire durablement, discrédite la classe politique et affaibli la confiance entre l’état et ses citoyens.

 

Enfin j’ai toujours pensé que si l’on voulait « produire en France », il fallait viser l’excellence dans le domaine. Nos atouts sont minces sur la scène internationale compte tenu de notre coût du travail très élevé, et de la réglementation qui s’applique à notre pays. Nous devons être d’autant plus performants dans les organisations, outils, méthodes, robotisations, … que nous développons pour compenser ces faiblesses. Et pour se maintenir (ou revenir) au bon niveau, nos voisins européens ne vont pas nous attendre…la Kultur de nos voisins germains, les rend particulièrement efficace dans l’exécution. Et produire c’est aussi une certaine forme d’exécution !

 

Pour terminer, je souhaite apporter mon concours à cette belle entreprise « du produire en France ». Mon activité professionnelle de conseil opérationnel en entreprise est motivée par une démarche d’excellence et d’amélioration de performance. Le concept de l’Usine du Futur est un formidable allié pour la réussite du « Produire en France ». SIEDEL Consulting fait le choix d’investir dans ce concept pour aider au développement des entreprises.

UA-84703139-1

Assises du Produire en France et Usine du Futur