La lecture de l’article ci-dessous  sur la fermeture des usines en France permet-il de croire et d’espérer un futur pour les usines en France ?

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Par Damien Durand
Mis à jour le 14/03/2016 à 12h13 | Publié le 03/03/2016 à 12h39
Même si des usines ouvrent encore dans l’Hexagone, le solde continue d’être négatif. Le déclin industriel français se poursuit.
Le pétrole atteint des records de prix bas, l’euro est faible, les taux d’intérêt bas et les clients européens de la France vivent un contexte économique favorable. Et pourtant, la France continue de fermer des usines et son secteur secondaire se réduire comme peau de chagrin. C’est en effet la principale conclusion du recensement effectué par le cabinet Trendeo pour l’année 2015.
Transition industrielle
Pourtant, la France continue d’ouvrir des usines. Trendeo en dénombre ainsi 146 nouvelles pour 2015, principalement dans des secteurs comme le traitement des déchets, la chimie et la méthanisation. Mais, durant la même période, 190 autres ont définitivement mis la clé sous la porte. Soit une «perte sèche» de 44 sites industriels. Sans surprise, la métallurgie, la plasturgie, et la fabrication d’objets manufacturés comme les meubles ont supporté la majorité des disparitions.
Corollaire naturel de la fermeture des usines, l’emploi industriel continue de disparaître petit à petit. En effet, si la France crée des usines, celles-ci sont de plus en plus petites alors que les fermetures concernent des unités d’une taille plus importante. Trendeo rappelle ainsi que le nombre médian de salarié dans une usine hexagonale a baissé de plus de 40% entre 2009 et 2015, passant de 35 à 20 employés. En 2015, le secteur secondaire dans sa totalité a encore perdu 8900 postes en 2015. Certes, c’est moins que l’hémorragie de 2014 (-14.160 emplois) mais la décrue se poursuit à un rythme rapide.
Et depuis 2009, les régions comme Champagne-Ardenne ou le Nord-Pas-de-Calais, qui sont les bassins historiques de la France, ont même perdu presque une centaine d’usines, accentuant encore un peu plus l’effondrement industriel:

Ouvertures/Fermetures d’usines
De 2009 à 2015      
  Ouvertures Fermetures Solde net
Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin 151 215 -64
Bourgogne-Franche-Comté 73 123 -50
Bretagne 88 99 -11
Centre 53 129 -76
Champagne-Ardenne-Lorraine-Alsace 150 246 -96
Corse 1 3 -2
Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées 110 123 -13
Nord-Pas-de-Calais-Picardie 129 224 -95
Normandie 69 116 -47
Pays de la Loire 119 144 -25
Provence-Alpes-Côte d’Azur 34 45 -11
Rhône-Alpes-Auvergne 130 202 -72
Île-de-France 43 90 -47

Ce tableau fait apparaître clairement des régions comme le Grand Est ou les Hauts de France trés marquées par un rytme important de fermeture de sites.

Ce phénoméne de désindustrialisation n’est pas nouveau, et une usine qui disparaît ce sont des produits, des processus, des savoir-faire, des emplois qui s’en vont, et souvent que l’on laisse échapper vers d’autres lieux.

Pourquoi cela ? Sommes nous condamnés à subir ce nauffrage sans agir ?

Un sujet qui mérite d’être développé dans une série d’articles à venir.

Patrick SIEDEL

Usine du futur et futur des usines en France – 1