Je partage la vision de l’usine du futur définie par Alliance Industrie du Futur. C’est avec enthousiasme que bon nombre d’ingénieurs et d’entrepreneurs s’attellent à conduire des projets en utilisant les dernières technologies et les outils de dernière technologie (imprimante 3D, objets connectés…). Nous souhaitons que nos usines soient innovantes, compétitives, performantes et attractives. Néanmoins l’entreprise doit être très attentive à ses choix d’implémentions de nouveaux outils. Elle doit viser à se renforcer et ne doit pas se disperser dans l’utilisation de moyens inadaptés. Les systèmes de production flexibles et reconfigurables, la robotique collaborative, ou l’internet des objets pour piloter la production représentent de superbes terrains de jeu pour les techniciens et les ingénieurs, mais peuvent cependant devenir improductifs pour les entreprises.
« L’usine du futur » doit s’inscrire dans une vision stratégique de l’entreprise c’est-à-dire contribuer pleinement à la satisfaction des clients et à l’amélioration des performances. Par amélioration des performances, j’entends des Euros sonnants et trébuchants, qui vont apparaître en augmentation de la marge brute, ou du résultat d’exploitation. L’innovation et les évolutions technologiques sont vitales pour une entreprise. En effet sans ces derniers le futur est difficilement envisageable. Cependant il faut rester vigilent et ne pas ne pas succomber aux sirènes des effets de mode.
A titre d’exemple, dans les années 1990 les entreprises s’équipaient massivement d’ERP. Elles investissaient lourdement dans de nouveaux logiciels et les environnements nécessaires pour les faire fonctionner (IT, consultants…). Certains systèmes pouvaient être des « monstres » qui absorbaient des montagnes d’informations inutiles, et régurgitaient des listes de données non exploitables… Les ERP peuvent être bien utilisés et efficaces, mais pour certaines entreprises la tentation était trop grande de tout vouloir gérer par l’IT, et finalement de succomber dans une certaine forme d’esclavagisme rythmée par des outils mal définis ou inadaptés. Plus récemment je voudrais citer l’engouement pour le Lean Manufacturing. Bien sûr que le concept de la chasse au gaspillage est pertinent, mais encore faut-il l’intégrer harmonieusement dans l’entreprise. Par exemple il ne sert à rien de s’acharner sur des optimisations de cellules (parce que c’est à la mode, et il s’agit de la spécialité du nouveau directeur d’usine) si les pièces qui arrivent du fournisseur sont non conformes ou systématiquement en retard !
Alors oui, il faut soutenir les concepts de « Produire en France », « l’Usine du Futur », mais pas au détriment du futur de l’usine. C’est pourquoi j’ai élaboré une méthodologie de diagnostic de performance industrielle « U2FU » (Usine du Futur pour le Futur de l’Usine) qui met en évidence les pistes d’améliorations de l’entreprise. Il s’agit d’une démarche Usine du futur tout en quantifiant la rentabilité des projets avec les gains potentiels comparés aux coûts d’investissement. Le futur de l’usine repose sur les bons choix stratégiques d’aujourd’hui.
Après un diagnostic U2FU, SIEDEL Consulting se propose d’accompagner les entreprises sous forme de mission de conseil ou de gestion opérationnelle dans la conduite vers le progrès.